Albert Ayme étant totalement indépendant des circuits de l'Art, je dois donc présenter ici, selon son vœu, tout l'ensemble de son œuvre, et une approche de sa pensée théorique. Ainsi que ses nombreux livres étant, comme il l'affirme, "un temps de ma peinture".
1960-2012. Découvrir son œuvre, tant de fois renouvelée, en ses 27 phases de travail. Pour chacune d'elles, 1) : une page de fragments de textes du peintre, 2) : la SÉRIE INDIVISE s'il y a lieu, vue en continuum, 3) : les œuvres, vues une à une, avec gros plans et parcours pour une belle visibilité, 4) : les références des livres concernés.
Cette conversion mentale à l’abstraction a été négociée
par la raison et la nécessité…
Un objectif stratégique essentiel impose mon passage
à l’abstraction : la nécessité d’une nouvelle appréhension du
temps dans la peinture, qui introduit dans mon œuvre
une composante musicale fondamentale…
Prise de conscience de l’incapacité de la peinture figurative
face à un tel enjeu…
Première approche logique du problème avec la «Grande
Frise» où, -grâce à un format très allongé (107x320 cm)-
j’introduisais la temporalité par le développement latéral
d’un thème rythmique qui était le déroulement
de l’œuvre dans l’espace : sa lecture…
Incitation grâce à un mouvement impulsé dans la durée…
ainsi qu’une longue phrase ou une partition…
Un mouvement parcouru dans le temps…
Son économie de moyens, une simple modulation
du blanc au noir à travers les gris… qui l’apparente
par sa fluidité de matière à une aquarelle monumentale…
Cette œuvre fixait les prémices de mon projet futur.
Il s'agissait pour moi, d'abord, de "penser la peinture"…
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris:
Les Espaces Variables, 1966.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998
A VOIR:
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - ANIMATION de l'Œuvre, Lavis chromatique sur Toile
Un seul ton, tel un son unique…
Comme un retour à l’origine de la peinture…
Promptitude d’exécution, tension interne assurant
la spontanéité du jaillissement formel…
Une polymorphie de structures monochromes…
ici la part irrationnelle est souveraine.
Principe de superposition transparente,
(simultanéité perceptible d’états successifs) où
l’occupation d’un même lieu en des moments différents
caractérise le "temps pictural"…
Superposition, c’est-à-dire appréhension simultanée
de ces trois notions : -espace, mouvement, temps-
et non juxtaposition qui est cloisonnement
de l’espace-plan à deux dimensions…
Superposition additive...
L’espace n’est plus étendue mais profondeur…
Le temps irrationnel enclos dans l’œuvre y coïncide
avec son contenu. Il est ce contenu… conquis, immobilisé,
solidifié grâce à sa concentration en un point…
Cristallogenèse plastique,
fusion des valeurs tonales et formelles,
élaboration d’un langage à structure transparente.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Itinéraire Plastique, Approche d’un Langage spécifique. 1963.
Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR:
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 9 Aquarelles Monochromatiques - 4 Aquarelles Bichromatiques - 4 Toiles
3) - 3 références livres
Etape redoutable, il faut supprimer le seul ton
de «l‘Aquarelle Monochromatique»…
Créer une méthode de superposition soustractive,
par transparence, captant simultanément les composantes
morphologiques et graphiques…
L’exploration sans repère de couches superposées
-fouillées au scalpel- est vécue comme l’apprentissage
des ressources du langage, sa pénétration…
Tandis que croît sa densité graphique… l’œuvre
élabore, dans l’épaisseur de ses couches successives,
sa structuration, son chiffre, son identité…
La voici désormais promue pierre lithographique,
"mémoire" irrationnelle à la fois latente et révélée,
porteuse de plusieurs constellations de signes.
Cristallisation, sous une forme native, de la matière
informe selon un ordre, une loi intrinsèques…
Dans ces deux premières phases, recherche et mise
à jour du matériau… Univers plastique comme une totalité
à découvrir et à épeler…
Tentative d’élaboration d’un langage spécifique.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Itinéraire Plastique, Approche d’un Langage spécifique. 1963.
Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 9 Cartons Incisés - 1 Papier - 2 Zincs - 1 Suite Indivise de 4
3) - 4 références livres
Poème plastique… Ecriture syncopée, elliptique…
écriture contrapunctique…
Sous l’impulsion d’un schème porté à sa plus haute
intensité… par ses dimensions, ses proportions, sa liberté,
l’amplitude du mouvement lyrique qui l’anime…
Une prolifération rythmée de cellules irrationnelles…
leur orchestration, leur mise sous tension…
Traitée en noir et blanc, l’écriture des «Draps», des «Frises»,
est appropriée à une lecture simultanée de leurs structures…
(notamment dans les articulations : passage
d’une cellule à une autre)…
Le support, blanc du tissu en tant que non-peint,
devenant un élément intégrant du langage,
à parité de condition avec le noir… assume cette fonction
organique nouvelle d’assimilation de l’espace…
Toiles monumentales sans châssis, sur tissu brut,
abolition de la notion de "Tableau" :
«Le Dialogue sans Fin», 6 mètres 60 de long…
«Frise n°2», 7 mètres 20 de long…
Suppression de tout signifié extra pictural…
et volonté de création d’un plan pictural absolu…
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Itinéraire Plastique, Approche d’un Langage spécifique. 1963.
Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 2 ANIMATIONS - 11 Toiles Libres - dont 4 Frises - 2 photos
3) - 3 références livres
Thème et variations, une illustration du langage abstrait :
Accueillir une forme irrationnelle quelconque
et sans jamais altérer son identité,
dérouler d’elle seule un éventail des possibilités…
Etreinte simultanée de l’unique et du multiple, du possible
et du réel… - Chronique d’une obsession.
Développement d’un thème -une unique forme "trouvée"
non géométrique- au terme duquel est ressuscitée la forme
originaire, inversée, dans un mouvement circulaire…
Série de Seize Variations à structure polyphonique…
métamorphoses plastiques, sous forme de fugues lapidaires…
L’espace de chaque variation considérée comme une œuvre
autonome, puis celui discontinu, scandé par la succession
totale des seize variations.
Enfin l’espace mental ouvert par l’aperception globale
de l’œuvre ramenée à son unité organique de conception…
Démarche logique où le sujet prend son origine
dans le matériau plastique même, où genèse et état définitif
sont confondus dans une même structure transparente…
Le processus de création est d’ordre musical et combinatoire
- identité de nature purement méthodologique.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Seize et Une Variations, avec Bosseur et Butor, 1983.
Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 18 GOUACHES - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 8 Variantes Bleu - 3 photos
4) - 3 références livres
Véritable aporie : comment constituer un événement
plastique en superposant du blanc au blanc ?..
Silence sur silence…
Je réduis l’économie des moyens d’utilisation du matériau
jusqu’à une limite au-dessous de laquelle s’évanouirait
toute matérialité… Le degré zéro de la peinture ?..
Avec la suppression de l’unique couleur de «l’Aquarelle
Monochromatique»… Mutation du monochromatisme en
monochromisme blanc… Epiphanie des signes…
Les harmoniques colorées du début se transmuent
en harmoniques spatiales… en un espace réel infinitésimal…
- Pénétrer au cœur d’un univers spécifique inviolé...
Fidélité au principe de superposition transparente,
le «Relief Soustractif» assure sa continuité graphique,
grâce à une interpénétration des plans
à travers les multiples niveaux successifs de l’œuvre :
c’est une création pluri-lectique…
Par un parfait synchronisme des superpositions mentale
et plastique, j’accède au plan du relief…
Les «Monochromes Blancs», coulés en staff blanc…
La lumière est le paramètre prééminent de l’œuvre.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Les Espaces Variables, 1966.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 10 Reliefs Soustractifs - UNE ANIMATION - 6 Sculptures - 2 photos
3) - 4 références livres
A propos du carré et du rond :
Le vocabulaire irrationnel… voile l’intelligibilité du phénomène
plastique pur… par la surabondance de ses dons,
surcroît de lyrisme intrinsèque, séduction,
- par excès donc et non par défaut…
Lorsque le vocabulaire cesse de se personnaliser,
l’action se porte pleinement sur les processus de création…
Principe d’économie maximum des moyens employés…
Capacité opératoire… source de renouvellement…
apportant un démenti aux affirmations selon lesquelles
le «Carré blanc sur fond blanc» de Malevitch
constituait une voie sans issue…
L’alphabet géométrique… implique l’ablation de toute
sensibilité gestuelle… Il s’offre par cet anonymat même,
comme le matériau plastique exemplaire…
-L’œuvre s’émancipant pour accéder à l’objectivité…
Décision motrice qui attribue la primauté des fins
sur les moyens, de la connaissance sur l’hédonisme…
On y gagne en force potentielle…
Schoenberg : "Concentration signifie toujours extension."
Ce choix décisif a surtout conditionné l’émergence
d’une démarche "paradigmatique"…
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Les Espaces Variables, 1966. - Stratégies Picturales, 1990.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 10 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 12 Reliefs Soustractifs - 1 photo
4) - 3 références livres
Notion de "Paradigme", clé de toute mon œuvre… Pas moins
de 10 années pour poser les règles de bonne formation…
Propos d'ordre logique, non psychologique ou esthétique.
La série donc, non comme répétition formelle… mais
comme variations illimitées des possibilités génératrices,
contenant toutes les virtualités sérielles…
Projet tendant à "épuiser le champ des possibles"…
Véritable machinerie investissant un lieu mental et physique
entièrement mobile… d’une grande valeur opératoire…
«Paradigme» est le lieu d’une confrontation fructueuse entre
tous les signifiants picturaux mis en œuvre :
- noir/gris/blanc - fond/forme - addition/soustraction (+ et -)
- inversion (peint/non-peint) - à-plat/découpe
- inscription/ablation - réel/virtuel - rationnel/irrationnel
- opacité/transparence - l’unité/le multiple - etc…
Processus ternaire : 3 occurrences superposées
en gris/noir/blanc, variabilité des postures du carré de base,
-- puis double découpe du même carré permettant
d’accéder au troisième plan de superposition…
L’opération ablative greffe une logique irrationnelle
de l’aléatoire… pulvérisant le carré en ses métamorphoses
illimitées... à la fois prévisibles et inattendues.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Stratégies Picturales, 1990.
Paradigmes 1 & 2, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 10 Paradigmes n°1 - 7 Paradigmes n° 2 - et 3 photos
3) - 3 références livres
Période de 15 années, de 1960 à 1975, consacrées
à la mise au jour des structures spatio-temporelles de base,
ce qui explique l’éclipse ponctuelle de la couleur…
Introduire la couleur en subvertissant fondamentalement
son statut… D’emblée hors du système de référence
(appelons-le matissien) basé sur des rapports de couleurs
par juxtaposition…
La couleur en tant que signifiant exclusif… Réinventer
son maniement implique un mouvement, un fonctionnement,
un travail de (et par) la couleur elle-même…
Exclusion temporaire du Rouge… Méthode de tissage
du Jaune et du Bleu, par superpositions transparentes…
Parité de condition entre les 2 couleurs…
Support : la toile de coton brute, posée à même le sol
(rappel des «Draps Muraux» et «Frises Murales» de 1962).
Médium : pigment pur, imprégnation du tissu.
Facture impersonnelle et libre jeu du geste… Rigueur
des zips adaptés au vocabulaire géométrique…
Je ne cherche pas à assembler ou à mettre en ordre
des couleurs, mais à mettre en place ma pensée…
La couleur comme une entité picturale autonome.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Stratégies Picturales, 1990.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 11 Toiles Libres
Ordre ternaire, qui gouverne ma pensée…
Un temps pictural matériellement constitué par la couleur
(et non un temps métaphorique)… Constitution d’une
logique des couleurs :
- Données de base : les 3 primaires, exclusivement.
- Refus de tout mélange entre ces 3 couleurs superposées
en transparence, principe de discontinuité.
- Abolition de toutes hiérarchies entre elles.
Innovation d’une méthode de tressage : chacune des 3
couleurs primaires, à travers de multiples trajets,
est tressée à son tour, dans l’une des 3 positions :
dominante – médiane – dominée.
La "tresse", selon la notion "paradigmatique"…
et par la combinatoire des structures, contient ses infinies
variations… Et les 3 complémentaires, les 6 bruns…
Ebranlement rythmique… enchainement de la couleur
dite "en canon"… par plages successives…
Elaboration d’une technique musicale de la peinture.
Par deux mouvements simultanés, transversal et frontal
(étendue et épaisseur)… la couleur fonctionne comme une
"partition" dans l’espace et le temps.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Stratégies Picturales, 1990.
Genèse du Paradigme du Bleu Jaune Rouge, Ecrits d’un Peintre.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 9 Toiles Libres - 9 Papiers chiffon - 3 Algorithmes - 1 photo
3) - 4 références livres
Le drap de coton brut, prêt à travailler, à même le sol…
L’œuvre terminée, le drap retiré, une œuvre "fantomatique"
apparaissait sur le sol de l’atelier, faite de traces lacunaires
déposées par les couleurs à travers le tissu…
Après avoir rêvé sur ce nouveau "temps de peinture",
je profitai de son enseignement pour capter, sciemment
cette fois, au cours de 2 opérations successives…
ce que je nommai des «mémoires» :
- Une bande de tissu, posée sur un support de tissu,
est travaillée par les 3 couleurs primaires.
- La bande peinte -est déportée latéralement
- en découvrant les empreintes, les taches de couleurs
déposées à travers elle sur le support.
Cette phase révèle les 3 moments de l’œuvre :
- le dehors, débords, entrées et sorties des couleurs,
- le dedans, cette bande travaillée, déportée, découvrant
- le dessous, les traces aléatoires du dedans…
Connaissance du "fait pictural"… La totalité de l’acte
qui se trouve capté, omniprésent, sur une seule œuvre,
en ses 3 dimensions.
J’assistai à cette genèse, dérogation de l’aléatoire…
principe destiné à être exploité ultérieurement.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
La peinture comme fiction poétique,
Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 2 Toiles Libres - 11 Tissu sur Papiers chiffon
3) - 3 références livres
Mes armoiries… toutes les armes fourbies patiemment
dans la solitude depuis plus de 20 ans…
Dans la ligne de «Seize et Une Variations, Hommage
à Malevitch, Paradigme, Paradigme du Bleu Jaune Rouge»,
à l’intérieur d’un projet global toujours "in Progress"…
Poursuite des enjeux intuitifs de la «Suite des 3 Mémoires».
«Blason», lieu multiple, ensemble mobile de lignes droites,
réparties entre 2 dispositifs opératoires distincts :
- structure permanente, avec partition des trajets des couleurs,
selon la tresse des 3 couleurs primaires,
- structure aléatoire, de 2 bandes de tissu occupant
des postures variées -verticales, horizontales, diagonales
- La première, au milieu du libre jeu des permutations
paradigmatiques, fait ressortir la figure d’une croix,
que la symbolique du blason désigne «séquence écartelée».
La deuxième, joue un rôle de subversion, d’occultation…
par saturation des traces aléatoires de la couleur,
mémoires, en réserve, du dessin virtuel des 2 bandes.
Confrontation dynamique, interférences, où s’interpénètrent
les méthodes de superposition et d’ablation, le réel et le virtuel,
l’éclatement et le décentrement des structures.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Blason d’un Peintre, Ecrits d’un Peintre, 1998.
Paru en 1982, revue La chronique des écrits en cours, n° 4.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 15 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 2 photos
4) - 2 références livres
"Mais vrai restera-t-il que pour atteindre la haute note jaune
que j’ai atteinte, cet été, il m’a bien fallu monter le coup
un peu". Van Gogh, Arles 1889.
Evocation bouleversante… ravivée par la médiation d’une
de mes toiles à grande plage Jaune… qui déclencha en moi
l’émotion de lui consacrer un "Hommage"…
Fondé sur les rapports alternativement dominant / dominé
du Jaune et du Rouge, superposés en transparence,
et produisant deux Orangés subtilement différents…
Le Jaune, même absorbé par le Rouge, secrètement présent
en filigrane dans l’ensemble - il est l’âme de l’œuvre…
Comment le faire jouer seul… jusqu’à saturation ?
Subitement la Muse me souffla de le dédoubler en ses deux
composantes extrêmes : Jaune citron et Jaune de chrome
(le clair et le foncé)… - Scission miraculeuse !..
Soit J1+J2 ou J2+J1 -en une alternance dominant / dominé…
Leur contiguïté diffuse une tension, une lumière !
par vibrations chromatiques infinitésimales…
La troisième primaire, la note Bleu, ténue, résonne
dans chaque variation avec le Jaune ou l’Orangé, accords
glorifiant les deux gammes de prédilection de Van Gogh.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Triple Suite en Jaune à la Gloire de Van Gogh, 1987.
De la couleur, ou, en relisant Van Gogh, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 10 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 2 Toiles Libres - 5 Papiers chiffon - 2 photos
4) - 3 références livres
Au cours d’un projet d’extension des «Paradigmes 1 & 2»
j’effectuais un groupage par bloc carré de 9 séquences…
Multi-dimensionnalité, jeu des interpénétrations…
Cet idéogramme lisible dans plusieurs sens, ne tracerait-il
pas l’épure d’une figure emblématique ?
- Interdit, je déchiffrais celle du «Carré Magique» !
Pendant un an, intense expérimentation conceptuelle…
Le germe est contenu dans les propriétés anagrammatiques
de la notion de tressage… sa capacité opératoire…
Genèse de l’œuvre, combinatoires simultanées de 3 tresses :
- celle des 3 états picturaux du carré de base,
- celle, occulte, d’un ordre arithmétique,
- celle des superpositions des 3 couleurs primaires.
Archétype de tout un réseau d'entrelacs inédits…
Lectures équivalentes -horizontale, verticale, diagonale
- (après attribution d’une valeur secrète chiffrée).
Par fusion transparente, jeu de 13 harmoniques pour
chacune des 3 couleurs primaires… Et chaque
«Carré Magique» est issu de 54 passages de couleurs.
Accompagné du «Dossier de travail manuscrit», démarche
prise sur le vif, sa logique indissociable de ses intuitions.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Vers le Carré Magique, Postface de Dora Vallier. 1984.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 9 Papiers chiffon - 1 Toile Libre - 1 photo
3) - 3 références livres
Mon projet actuel se situe dans l’esprit de la grande tradition
musicale des "Variations sur un thème de"…
Emulation, métamorphoses, liberté pleine de fécondité…
Conception de même nature que «Seize et Une Variations»
de 1963, prenant sa source dans une unique forme
non-géométrique… celle-ci "empruntée" cette fois à
un peintre contemporain…
Insérer "l’empreinte" dans un processus spatio-temporel
mobile et transformateur… Confrontation à des méthodes
picturales mises à l’épreuve dans mon propre travail…
Comparer la technique (qui répète quantitativement)
à la méthode (qui transforme qualitativement)…
L’essentiel pour moi réside toujours dans la démarche.
Selon l’acquis de mes «Paradigmes» : émancipation de
la binarité, postulat du non-choix, position motrice
-par superpositions puis ablations- (principes additifs et
soustractifs)… en toutes leurs mutations…
Sous l’effet de ces forces potentielles… l’empreinte originale
se trouve travaillée à l’intérieur… Subversion interne,
véritable déconstruction, éclatement…
Elle voile sa présence en filigrane de ses infinies virtualités.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
N+1 Variations sur une Empreinte de Viallat, 1987.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 9 Variations - 1 photo
3) - 3 références livres
«Paradigme», œuvre que sa structure même prédestinait
à un inachèvement consubstantiel… Avec elle je cherche
à occuper la place virtuelle du peintre générique…
Système plus vaste qui convoque, au lieu de la pièce unique
(le Chef-d’Œuvre), la notion de "constellation"…
En coda donc, extensions de «Paradigmes 1 & 2»…
Une nouvelle vigueur, appelant d’autres formes encore
pour développer ses principes actifs…
Grâce au support circulaire, passage progressif
de la ligne droite à la ligne courbe… à partir d’un unique
thème générateur, différent pour chaque «Paradigme» …
Avec une forme circulaire égale au quart du support,
on obtient «Paradigme 3». Avec une forme égale au tiers
du support, on obtient «Paradigme 4»…
Même processus pour les «Paradigmes 5 & 6», mais cette
fois uniquement avec les courbes…
Couvrant tout le clavier de variations indénombrables…
ainsi naissent ces quatre nouveaux «Paradigmes»,
exprimant le "Paradigme des Paradigmes"…
L’ampleur de cette démonstration marque la prééminence
infinie du processus, du dispositif opératoire, du mental.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Stratégies Picturales, 1990.
Paradigmes 1 & 2, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 4 Paradigmes n°3 - 5 Paradigmes n°4 - 5 Paradigmes n°5 - 5 Paradigmes n°6 - et 4 photos
3) - 2 références livres
Retour à Van Gogh, au travailleur mental acharné,
au théoricien hors pair, à sa science picturale prestigieuse,
au "formidable musicien" selon Artaud…
- Au cœur même de la "Haute Note Jaune".
L’invention de la scission du Jaune (en citron et chrome),
double donnée… événement qui irradie un champ de forces,
tensions et vibrations… éblouissements…
Entre l’aveuglement et le visible, le rien et le quelque chose,
réside le lieu de la peinture…
Les 10 variations de la «Suite» se déploient par saturation
progressive, par pulsion, de cette couleur Jaune…
Syntaxe nouvelle, par l’émergence d’un rythme pictural
créé par les lignes de tensions obliques, les diagonales…
qui deviennent l’invariant de base…
Solution structurelle apportée au problème des marges…
la "bordure-cadre" inscrit les mouvements d’entrée,
de sortie et d’articulation des 3 couleurs primaires…
Au centre de l’œuvre, la dynamique accélère les rythmes…
compression extrême du langage, orchestration
des ambiguïtés visuelles… pour magnifier la couleur
emblématique de Van Gogh - des «Soleils et Tournesols».
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Triple Suite en Jaune à la gloire de Van Gogh, 1987.
De la couleur en relisant Van Gogh, et
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 10 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 4 Papiers chiffon - 1 photo
4) - 3 références livres
"J’ai lu dans Platon que nomos (la loi) signifiait aussi mélodie".
Je contresigne avec ferveur ce propos d’Anton Webern.
Chronologiquement : 1962 variations avec un seul ton
- 1963 avec une seule forme - 1967, 74, 82 avec le carré
- 1975 avec les 3 couleurs primaires - 1980 avec la ligne
- enfin depuis 1981, à la gloire du seul Jaune.
Avec chaque œuvre j’aspire à la mutation…
Fidèle à mes concepts et à ma poétique, cet "Hommage"
progresse encore, en voici le troisième mouvement…
Consolidant les acquis des «Suites» précédentes…
Faire monter la couleur... "la couleur dessine", révèle
les lignes de force, aux points de contention…
résultat d’une rencontre des pulsions, et portant l’accent
sur les obliques, -avec ici introduction des lignes de
tension soustractives, conjointement aux additives…
Dans ce final, réapparition ponctuelle du Rouge.
Aucune œuvre ne me paraît aussi proche de la musique.
1981…1986. Liées à travers un signifié commun
-le Jaune- l’ensemble des 3 Suites et leurs 27 variations
est une entité indivisible… qui prend donc ce titre :
« Triple Suite en Jaune à la Gloire de Van Gogh ».
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Triple Suite en Jaune à la gloire de Van Gogh, 1987.
De la couleur en relisant Van Gogh, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 7 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 2 Toiles Libres - 3 Papiers chiffon - 1 Lithographie - 1 photo
4) - 3 références livres
Je croyais en avoir définitivement terminé avec Van Gogh.
Je me trompais. Une invitation pressante venue d’Arles,
au sein d’une Fondation Van Gogh, me ramena vers lui…
Après la «Triple Suite», quelle œuvre digne de lui succéder
-sinon un «Tombeau» ? -Saturé de silence…
Fatum du peintre. Une Passion.
Ce Tombeau sera aussi un Triomphe.
5 "Stations" (non variations) -une entité indivisible qui se
dresse comme un bloc vertical, stèle d’une unique couleur…
Cristallisation de vibrations se pétrifiant en profondeur…
Concentration poussée à la limite de ses possibilités…
Valeur, timbre, cadence, intensité, durée… -Jaune !
L’interpénétration de deux nouveaux dispositifs -mise en
abyme et écriture syncopée- transfigure d’éclats rythmiques
et d’ellipses, le cœur enclos des «Stations»…
Aimantation giratoire qui s’accélère… jusqu’au paroxysme,
dans la «cinquième Station» -scherzo !.. Atomisation des
scansions et des signes… Etat confinant au délire…
320 passages de couleurs ! J1+J2, J2+J1, J1+J2, J2+J1 …
Tension insensée qui frôle un point de rupture proche de
l’implosion… Hymne à Van Gogh porté à son apogée.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Tombeau de Van Gogh, 1989.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 5 STATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 3 Papiers chiffon - 1 Toile Libre - 2 photos
4) - 3 références livres
8 années aveuglées par cet excès de clarté, envoûtement
quasi hallucinatoire de la "Haute Note Jaune"…
- Comment "ressusciter" intact du «Tombeau» ?
L’énigme scellée… au tréfonds des ténèbres de la peinture…
"Leçons de Ténèbres"… Je substitue "Chants" à "Leçons",
pour restituer mentalement ma liberté poétique, sans ruiner
son aura musicale… Avec ma polyphonie incantatoire…
Les «Chants», chromatiquement, s’assimilent aux voix graves
des violoncelles… La tresse des couleurs, dans leurs timbres
les plus denses, superposées jusqu’à l’orée des noirs…
Une peinture nocturne… Restreignant le jaune, privilégiant le
doublage des Bleus et Rouges -soit : outremer+cobalt+rouge-
ou toutes autres combinaisons possibles…
3 grilles, coexistence d’échelles différentes, par duplications
successives… Le cœur de l’œuvre comprimé par une fine
bordure de lumières -du Bleu, Jaune, Rouge à l’état pur…
Au centre, double mise en abyme, grâce à la technique
du contrepoint… Confrontation des limites d’un matériau
spécifique avec l’indicible… L’essence même de l’art…
«Envoi à Pablo Picasso», hommage abstrait à sa petite toile
vierge, hiératique… au centre de "L’Atelier du Ier Avril 1956".
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Sept Chants de Ténèbres, 1991.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 8 CHANTS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 5 Toiles Libres - 11 Papiers chiffon - 1 Photo
4) - 3 références livres
L’inépuisable est ce qui motive et entretient la recherche,
le désir et l’interrogation infinis… Grâce aux peintres
en travail, la peinture a pour objet d’accoucher de ses lois…
Thomas H. Hess disait de Barnett Newman :
"Ses peintures passaient pour des diagrammes visuels".
Mon objectif : une connaissance nouvelle plutôt qu’un objet
esthétique de plus… - et une éthique, indissociable.
A travers un rythme d’une grande limpidité de lecture,
passages du Rouge et des Jaunes -(avec une ponctuation
du Bleu)- dans une translation latérale, temporelle…
Lisible à la fois au sein de chaque mouvement et à travers
les effets combinés des 5 mouvements, réunis dans un
tout organique… un «Quartette» de 4 couleurs.
Mon travail tendu vers l’œuvre mobile… La mutation s'opère
en consacrant la primauté du générique sur le particulier.
La dernière variation, en s’enchaînant mentalement à la
première, crée une structure globale qui lui confère un statut
d’œuvre cyclique… (telles mes «16 & 1 Variations», 1963).
Cet entrelacs des principes, des méthodes, des thèmes et
des structures, illustre une constante de ma démarche
-ses partitions… La mise à jour d’une pensée picturale…
dans une osmose profonde avec ma vie.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Stratégies Picturales, 1990.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 5 MOUVEMENTS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 1 Toile Libre - Papiers chiffon : 1 Triptyque, 1 Duo - 1 photo
4) - 2 références livres
Pour mes 70 ans, j’aborde le «Triptyque» -ce problème ardu,
qui a traversé depuis des siècles notre tradition picturale…
Quand la solution m’illumina soudain, inattendue, jouissance
vécue comme poésie pure :
le volet central doit être très étroit, formant charnière ou
pivot entre les deux autres volets…
Leur envergure totale (280 cm) constitue une unité de temps
et de lieu… avec rythmes, cadences et intervalles différents
pour chacune des 3 parties…
Dans cette syntaxe inédite, lieu d’articulation fluctuant…
Retour à la stricte orthodoxie, l’équilibre exact des 3 couleurs
primaires… à leur tressage :
Paradigmatiquement, aux gammes, aux connections
des trajets, scansions des arrêts et reprises…
- Avec brio, avec maîtrise, royaume de l’ordre ternaire…
- Un morceau musical en ses 3 parties ?
Mais si ma peinture suscite des équivalences avec
la musique, c’est dans le strict recoupement, toujours sur
le plan méthodologique -à l’exclusion de tout amalgame.
Plutôt un "Organum" (terme de Francis Ponge) investissant
pleinement espace et temps, par plages de sons,
de couleurs…
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - ANIMATION - 4 Toiles Libres - 2 Papiers chiffon - 2 photos
3) - 2 références livres
Le thème des Vanités est "une commande du temps."
Une synthèse opérée à la croisée de trois pratiques...
- par une complexité accrue des articulations des «Triptyques»
- par la structure des «Chants de Ténèbres» qui se scinde,
se déporte, se scande,
- par la résurgence des traces aléatoires de la couleur
dévoilées au travers du tissu, principe des «Trois Mémoires».
Un mouvement pulsatile dilate et comprime le temps…
Résonnance toute mallarméenne : "déploiement-reploiement".
Composition rythmique par bandes verticales tramées :
/ peintes / non-peintes / aléatoires / - décalages…
Polyptyques entrecoupés de "points d’orgue" … silences
battant le temps… le nombre de mesures heurtées s’accroît
de 10 à 15 bandes, tandis que s’accélère le tempo…
Parcours des 3 couleurs primaires dans leurs gammes
chromatiques chaudes ou froides les plus variées…
Aléatoire des empreintes dans l’état natif de leurs valeurs
tactiles et sensorielles... -à mon insu même ?..
Expérience occulte, pouvoir quasi alchimique des couleurs…
Royaume du chimérique, projet toujours en suspens…
- La vanité est implicite de tout art de peindre !
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Les Vanités, 1994.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 20 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 5 Tissu sur Papier chiffon
4) - 2 références livres
Ma préoccupation fondamentale : la possession du temps.
De là ces variations, ces séries, ces paradigmes, œuvres
sans fin, conjurations dérisoires de la mort…
Genèse : mon désir d’entreprendre… à la gloire du Noir seul…
«Les Nuicts», pour relever à travers le temps -mutatis
mutandis- en une intime célébration, le défi pictural des
"Nocturnes" de Georges de La Tour (1593-1653).
"Quand un artiste veut changer, innover, il se met au noir."
Barnett Newman.
Le ton fondamental de «l‘Aquarelle Monochromatique», 1962.
A 30 ans de distance, le mouvement de mon œuvre se boucle
en spirale… -mais à l’octave supérieur…
Développement d’un thème structurel… Amplifié selon
le processus du contrepoint : 2 trames d’échelle différente,
superposées en transparence…
Une mise en abyme multipliant la richesse et la densité
des «Nuicts»… L’illisibilité s’accroît par strates…
Comme si la lumière blanche du support, (filtrée à travers
les multiples recouvrements transparents du Noir), s’exténuait,
à intervalles réguliers… pour se perdre partiellement
dans --- "la Nuict des Nuicts" .
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Les Nuicts & Inventions sur 3 couleurs, 1995.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 1 Triptyque, ANIMATION - 9 Papiers chiffon - 1 photo
3) - 2 références livres
«Les Nuicts», dans leur magie noire, s’ouvrent
telles des fleurs chatoyantes, pour une coda multicolore,
-ces «Inventions sur trois couleurs».
Moi qui évoquais mes Nuicts comme une ultime célébration !
(Dans le noir des deux dernières variations des «Nuicts»,
sourd un bleu de Prusse, une Sienne brûlée)… et la poétique
du "paradigme" explore à nouveau… réinvente
la grande tresse des couleurs, la plus large possible…
expérimente tous les cas particuliers… les accords les plus
rares, les plus inédits… - des surprises ?
Partition d’un nouveau registre chromatique pour chacune :
-le Rouge : vermillon, ocre rouge, garance ou carmin,
-le Bleu : cobalt, outremer ou Prusse,
-le Jaune : citron, chrome ou ocre.
«Inventions» irrationnelles de la logique des 3 couleurs…
Dans la détermination consciente de mon dessein global
fusionnent secrètement le rationnel et le magique…
Oblation rendue à la peinture ? Séduction enclose
dans la Nuict et qu’elle délivre subtilement vers nous
comme à travers un filtre invisible…
Plongée au fond de la propre nuit
de mon œuvre et de ma vie.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Les Nuicts & Inventions sur 3 couleurs, 1995.
La peinture comme fiction poétique, Ecrits d’un Peintre, 1998.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 1 ANIMATION de 5 Inventions - 13 Papiers chiffon - 1 Toile Libre - 1 Diptyque
3) - 2 références livres
Depuis 3 ans, j’avais considéré mon œuvre comme ayant
atteint son terme naturel… Ce «Septuor», surgi à l’improviste,
en une brève vision bouleversante, est donc pour moi
un événement exceptionnel… (de mes 90 ans).
Il est comme la quintessence de ma pensée spéculative,
de mon dispositif opératoire -Bleu Jaune Rouge-
dans une économie stricte de moyen pour un maximum
de potentialités…
Un appareillage conceptuel : mes gammes, mes arpèges…
un registre, un clavier d’orgue… Une matrice ce diagramme
initial en 7 phases… Un authentique commencement,
mieux encore : un fondement.
Un hommage à ma source ? -Une œuvre de jeunesse, quoi !
La véritable tentative de mon œuvre, de son dessein éthique,
est située en amont, au cœur même de sa conception…
Ce «Septuor» aurait pu advenir en 1976, car il donne la clé
de mon fonctionnement global quant à la couleur…
Ressources chromatiques, rythmiques et combinatoires
inépuisables… (et l’entour noir, comme une mise sous tension,
accroît l’intensité).
La constance et la multiplicité des connections unissent
les diverses phases de mon œuvre dans l’espace et le temps.
Ainsi s’achève ce long chemin solitaire et sans compromission.
Fragments d’Albert Ayme - © Edition Traversière-Paris :
Septuor du Bleu Jaune Rouge, 2010.
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - SÉRIE INDIVISE : 7 VARIATIONS - vues en continuum - DIAPORAMA
3) - 1 Triptyque - 1 Livre en accordéon
4) - 1 référence livre - ANIMATION
Une dernière ponctuation, "le salut de l’artiste qui prend congé
de son public"….
Pour cette coda de son œuvre, pas de texte. A.A. m’a dit :
« Je fais en petit format une série de dessins, réels et virtuels
-le trait et la découpe- le crayon / l’incision…
Pour rester dans l’énigme de l’additif et du soustractif,
(le + et le -), simultanément – ces 2 pôles de ma démarche
globale…
Comme si j’étais encore au début, en 1962, et que soudain
tout recommençait… En une nouvelle série de variations,
car je suis l’homme des Paradigmes.
Toute mon œuvre comme un vaste Paradigme…
de toutes mes données ».
Albert Ayme avait 92 ans.
Il est mort dans l’année.
Nos derniers mots, dix minutes avant la fin, furent pour
son "Opus Incertum", manuscrit de 400 pages, travaillé
pendant 15 ans - l’écriture de son œuvre et de sa vie…
(que je vais éditer à Traversière).
A VOIR :
1) - texte Albert Ayme, fragments
2) - 34 Dessins & Incisions - 1 photo finale.