SEPT CHANTS DE TÉNÈBRES - 1991

ALBERT AYME - MICHEL SICARD - JEAN-YVES BOSSEUR Edition TRAVERSIÈRE 92 pages, format 28x20 cm
9 illustrations couleur, 1 noir & blanc
10 croquis couleur et noir & blanc
Édition originale
20 € : COMMANDER

Bibliophilie :
n° 1 à 25 sur papier pur chiffon,
avec un "Chant" original d'Ayme

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Extraits du texte de Michel SICARD :

CHANTS DE TÉNÈBRES. Dans les "Chants de Ténèbres", on peut atteindre à un point d'orgue : on s'enfonce dans la peinture, à travers son propre écho…Mise en abyme. Réfraction, mais rétraction, image raccourcie. La peinture s'échappe de l'intérieur d'elle-même, elle est atteinte d'une fuite intérieure…

Stratification de l'espace … Trois espaces se recouvrent, intégrés les uns aux autres suivant un système dégressif, avec trois échelles différentes. On chemine du plus grand à l'extérieur, au plus petit, au centre - du plus intègre au plus fragmenté… La couleur ainsi circule en tournant dans cette structure en anneau… Écriture serpentine, boustrophédon… Il y a de l'extase dans les œuvres d'Albert Ayme, ce même mysticisme qui est celui de la concentration de la création… Les corps lumineux sont ici des barres obliques qui sillonnent et tailladent très fortement la vie… L'enceinte cligne fortement… les couleurs viennent comme un spectre tout au long se mettre en ligne…

Retour de la meurtrière : espace de l'absence, de la non-rencontre des structures et du saut… Rayonnement intense, ce blanc qui gicle et fuse… Cet éclair serait aussi le regard que nous lance la peinture : regard aigu, parcellaire ou englobant, regard d'un continuum ou du discontinu…

La litanie, aventure dans le langage, chemin de recherche, ronde folle, est ouverte… S'incliner, incliner, décliner, cligner, cliqueter, il y a de la Ronde de nuit dans ces œuvres. Albert Ayme, dans ses "Chants de Ténèbres" peint sa "Ronde de nuit". M.S. - Écrivain, critique d'art

Extraits du texte de Jean-Yves BOSSEUR :

NOTES SUR LES "PARTITIONS" D'A.A.

Aucune relation de terme à terme, anecdotique, avec le cycle des Leçons de Ténèbres… A.A. poursuit ses propres gammes chromatiques - non pas des liens subjectifs ou sentimentaux entre expressions picturale et musicale…

Un thème rythmique fait résonner les couleurs et les met en mouvement, lié au travail du tressage, selon les principes du canon et du contrepoint (strates, circuits, arrêts, entrées et sorties…)A.A. nomme ses trajets de la couleur des "partitions"... Recoupements intuitifs de cette méthode avec toutes sortes de procédés, à l'origine des formes contrapunctiques les plus complexes…

Cohérence du propos plastique d' A.A. capable de produire à la fois ordre et richesse, unité et variété (le second terme dépendant de la prééminence du premier) comme chez les grands polyphonistes, avec les outils immémoriaux et irremplaçable de la variation : renversements, rétrogradations, transpositions, changements d'échelle… A.A. m'a dit : "C'est la gamme des 3 primaires, mais prises dans leurs registres les plus graves, avec ces alliages virant aux teintes métalliques, résonances qui surprennent… elles rendent ce ton sourd du bronze, de l'airain, ce timbre de bourdon, basson, percussion"…

Alors l'attaque acérée des obliques,
le coup d'archet le plus incisif strie la couleur.
Syncope, point-d'orgue ou soupir… battement,
le silence cerne l'œuvre en son centre.

Même retrait, même isolement dans sa vie, choix "éthique", A.A. centré sur son œuvre, travaille en poète dans son "monde muet". J-Y.B. - Compositeur, musicien

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