MAISON DES SCIENCES DE L'HOMME, "MAISON SUGER"
16, RUE SUGER, 75006 PARIS
MERCREDI 7 DÉCEMBRE 2016 À 13h30
Professeur Émérite en Sciences du Langage
Séminaire inter-universitaire soutenu par Paris 8, Paris 4, Paris 5 et l'université de Limoges
En présence de Martine Ayme-Saillard, épouse du peintre, Jean Petitot, président de l’Association de soutien à l'œuvre d’Albert Ayme et Herman Parret, professeur émérite de l’Université de Louvain et grand spécialiste international de la peinture contemporaine.
L’invention picturale est sans nul doute une grande et belle dimension de la thématique retenue cette année par le séminaire. Quelles en seraient donc les spécificités qui permettent de repérer et de reconnaître l’apparition, l’émergence inattendues d’un style pictural jusque là inédit ?
Nous nous attacherons au cas exemplaire du peintre-sculpteur Albert Ayme (1920-2012), que Jean Petitot et moi-même avons bien connu, fréquenté et soutenu dans son travail de création, ainsi par l’analyse de son projet si original et des œuvres produites.
Albert Ayme a donc un projet unique – celui d’un savant - qui porte son œuvre constamment – la possession picturale du temps – depuis la grande rupture de 1960 qui le fait renoncer au figuratif alors qu’il y est encouragé par Picasso lui-même.
Comment donc emprisonner le temps dans l’œuvre picturale ou plutôt lui donner un espace de déploiement qui, non content de satisfaire le créateur, touche le spectateur en lui permettant de revivre intensément le temps même de l’invention de l’œuvre ?
Il faudra pour ce faire aborder tous les aspects de l’œuvre, y compris les plus techniques : le choix, bien avant Viallat, de la toile libre, l’emploi des pigments des couleurs fondamentales, la superposition transparente de strates en révélant la succession temporelle.
L’œuvre apparaîtra comme un labyrinthe se complexifiant au fil des ans, aux entrées et sorties multiples, mais rigoureusement réglées par un parcours hautement calculé, trace du temps victorieusement contenu, « retrouvé ».