SÉMINAIRE : ART, PSYCHANALYSE, SOCIÉTÉ

Présentation du séminaire :

M. Jean-Yves Bosseur (compositeur, musicologue, CNRS) nous parlera de la sérialité chez Ayme, et M. Jean-Michel Salanskis (philosophe, Paris-Ouest) de la place de la psychanalyse dans la pensée de Lyotard qui a beaucoup écrit sur Ayme. www.ens.fr

Fragments de Claire Salles :

Nous sommes très heureux de travailler sur l'œuvre d'Albert Ayme, et d'inviter à cette occasion Jean-Yves Bosseur, compositeur et spécialiste de la sérialité en musique aussi bien qu'en arts plastiques et Jean-Michel Salanskis, philosophe spécialiste de Lyotard.

Cette séance s'inscrit dans le cadre plus large d'un séminaire d'élèves que nous menons toute l'année à l'Ecole Normale Supérieure, dont le public est composé d'étudiants en philosophie, en histoire de l'art et aux beaux-arts, et de toute personne intéressée par la psychanalyse qui est notre véritable fil directeur.

Non pas la psychanalyse qui viendrait s'appliquer "sauvagement" à un artiste ou à ses œuvres, ce qui n'aurait pas grand intérêt, mais la psychanalyse en tant que théorie qui nous permet de situer les arts plastiques dans l'organisation de nos processus psychiques. Nous réfléchissons en termes de fonctions des arts plastiques et de l'expérience artistique (de création comme de réception) dans notre vie psychique.

Notre problématique générale pour l'année est la suivante : comment les arts plastiques du vingtième siècle (en particulier les tentatives de "désubjectivation") rendent-ils compte du décentrement du sujet qu'a opéré la psychanalyse et, le libéralisme promouvant plutôt l'illusion d'une subjectivité totale et maîtresse de ses désirs et de ses choix, sur quelles voies de compréhension de la société cette conjonction, entre art et psychanalyse nous place-t-elle ?

Notre programme de travail porte principalement sur l'art minimal, Albert Ayme, Gérard Gasiorowski, Jean Dubuffet, Andy Warhol, Marcel Duchamp, et l'esthétique "relationnelle" que certains critiques défendent en France mais qui nous semble discutable.

Le choix de présenter l'œuvre d'Albert Ayme a été guidé par la possibilité qu'il nous offrait de développer conjointement une réflexion sur l'utilisation de processus réglés mathématiquement, comme pour mettre à distance la part de subjectivité que suppose l'acte créateur, et une approche de l'esthétique de Lyotard, qui a beaucoup écrit sur Ayme, esthétique où la psychanalyse a toute sa place.

… Nous avons travaillés précisément les textes de Petitot et de Lyotard sur Albert Ayme dans le catalogue de sa Rétrospective aux Beaux-Arts de Paris. … Son œuvre comme sa théorie nous paraissent soulever des questions passionnantes dans notre réflexion plus large sur les rapports entre arts plastiques et psychanalyse. Claire Salles